Depuis deux jours, les paroles d’Ellis tournent et retournent dans la tête d’Enola. La conclusion à laquelle la fillette est arrivée est plutôt inquiétante. Le 21 juin dernier, il s’est passé quelque chose à Cabanian qui a peut-être un rapport avec la fin du monde. Sans parler de cet évènement survenu dans son enfance et qui semble lui aussi lié à la catastrophe qui s’annonce pour 2012. Toutes ces craintes, elle en a bien sûr immédiatement fait part à Eden dans un long e-mail. Et pour l’instant, pas de réponse de la part du jeune garçon.
Mais aujourd’hui, c’est dimanche et la petite fille aimerait réussir enfin à se changer les idées. Alors au programme, après-midi télé devant un film choisi par Denis Kimi. Enola sait bien que son papa aime les vieux films en noir et blanc. Qu’à cela ne tienne, elle s’en contentera.
« Tu viens Enola », appelle Denis depuis le salon.
Et la fillette dévale les escaliers, contente à l’idée de passer un bon moment avec son papa.
« C’est quoi le film du jour ? » demande-elle en se saisissant de la pochette du DVD.
Le Grand Secret… Décidemment, elle n’y échappera pas. Cependant cette fois, aucun rapport avec les Mayas.
« C’est l’histoire du Colonel Tibbets, le pilote du bombardier qui a largué la toute première bombe atomique sur Hiroshima », explique Denis.
« Je suis sûr que ça va t’intéresser », ajoute-t-il en voyant la mine déconfite de sa fille.
« Oui bon, de toute façon, il pleut alors… », marmonne Enola en s’installant confortablement sur le canapé pour mieux affronter l’ennui.
Mais à la grande surprise de la petite fille, les minutes passent et l’histoire qui est racontée là, commence à réellement la toucher. Du fait, peut-être bien, des analogies avec ce qu’elle-même est en train de vivre depuis quelques semaines. Ce Colonel Tibbets qui s’apprête à accomplir un acte terrible, à enlever en une seule seconde des milliers de vies, se retrouve seul face à ses responsabilités. Contraint au secret absolu, il ne peut parler ni de ses difficultés, ni de ses états d’âme à ses amis, à sa famille. Et lorsqu’Enola entend prononcer ces mots par la dévouée femme du colonel :
« Enola… quel drôle de nom ! »
Elle manque de s’étouffer.
« Papa… »
« Chut… Tu connais la règle. On regarde jusqu’au bout et on discute après », rappelle Denis.
A l’écran, les choses vont de mal en pis pour Paul Tibbets. La pression monte. Jusqu’au jour J.
« Maman j’ai peur. Peut-être ai-je peur de faire une bêtise. Peut-être suis-je effrayé à l’idée de lâcher une bombe capable à elle seule de tuer des milliers de gens. J’ai peur pour mes fils. J’ai peur pour le monde. »
La confession du colonel est émouvante. Mais sa réponse à la question posée l’instant d’après par son mécanicien porte le coup de grâce à Enola.
« Il nous faut un nom pour l’appareil, Colonel Tibbets. »
« Appelez le Enola Gay. »
« Alors le bombardier qui a lâché sur Hiroshima la première bombe atomique, celle qui a tué 80 000 personnes, ce bombardier portait mon nom », ne peut s’empêcher de relever Enola à voix haute.
Quelques minutes plus tard, le générique de fin défile sur l’écran et Denis se tourne vers sa fille.
« Il faut que tu comprennes Enola. J’ai voulu te montrer ce film pour que tu comprennes. »
« Que je comprenne quoi ? Que mon prénom est synonyme de l’un des pires massacres jamais perpétré par l’être humain ? »
« Tu n’y es pas. Si nous avons décidé de te donner ce prénom, c’est justement pour provoquer le destin. Enola. Avec un tel prénom, tu ne pouvais que devenir une femme responsable, une femme soucieuse du bien être d’autrui. Et aujourd’hui, tu n’as que 10 ans mais regardes toi… Je crois que ta maman et moi, nous avons gagné notre pari », explique Denis, des larmes de fierté dans les yeux.
Mais ce discours ne semble pas avoir convaincu la fillette.
« Moi qui voulait me changer les idées… », soupire-t-elle en quittant la pièce, son fidèle Fantom sur ses traces.
Toi aussi, cher lecteur, il était temps que tu saches d’où venait ce prénom un peu original d’Enola. Notre jeune amie va encore en avoir des choses à raconter à Eden ! Et cette nouvelle révélation devrait l’encourager encore un peu plus dans sa volonté de percer le mystère qui semble entourer sa vie toute entière. La suite au prochain chapitre…
Mais aujourd’hui, c’est dimanche et la petite fille aimerait réussir enfin à se changer les idées. Alors au programme, après-midi télé devant un film choisi par Denis Kimi. Enola sait bien que son papa aime les vieux films en noir et blanc. Qu’à cela ne tienne, elle s’en contentera.
« Tu viens Enola », appelle Denis depuis le salon.
Et la fillette dévale les escaliers, contente à l’idée de passer un bon moment avec son papa.
« C’est quoi le film du jour ? » demande-elle en se saisissant de la pochette du DVD.
Le Grand Secret… Décidemment, elle n’y échappera pas. Cependant cette fois, aucun rapport avec les Mayas.
« C’est l’histoire du Colonel Tibbets, le pilote du bombardier qui a largué la toute première bombe atomique sur Hiroshima », explique Denis.
« Je suis sûr que ça va t’intéresser », ajoute-t-il en voyant la mine déconfite de sa fille.
« Oui bon, de toute façon, il pleut alors… », marmonne Enola en s’installant confortablement sur le canapé pour mieux affronter l’ennui.
Mais à la grande surprise de la petite fille, les minutes passent et l’histoire qui est racontée là, commence à réellement la toucher. Du fait, peut-être bien, des analogies avec ce qu’elle-même est en train de vivre depuis quelques semaines. Ce Colonel Tibbets qui s’apprête à accomplir un acte terrible, à enlever en une seule seconde des milliers de vies, se retrouve seul face à ses responsabilités. Contraint au secret absolu, il ne peut parler ni de ses difficultés, ni de ses états d’âme à ses amis, à sa famille. Et lorsqu’Enola entend prononcer ces mots par la dévouée femme du colonel :
« Enola… quel drôle de nom ! »
Elle manque de s’étouffer.
« Papa… »
« Chut… Tu connais la règle. On regarde jusqu’au bout et on discute après », rappelle Denis.
A l’écran, les choses vont de mal en pis pour Paul Tibbets. La pression monte. Jusqu’au jour J.
« Maman j’ai peur. Peut-être ai-je peur de faire une bêtise. Peut-être suis-je effrayé à l’idée de lâcher une bombe capable à elle seule de tuer des milliers de gens. J’ai peur pour mes fils. J’ai peur pour le monde. »
La confession du colonel est émouvante. Mais sa réponse à la question posée l’instant d’après par son mécanicien porte le coup de grâce à Enola.
« Il nous faut un nom pour l’appareil, Colonel Tibbets. »
« Appelez le Enola Gay. »
« Alors le bombardier qui a lâché sur Hiroshima la première bombe atomique, celle qui a tué 80 000 personnes, ce bombardier portait mon nom », ne peut s’empêcher de relever Enola à voix haute.
Quelques minutes plus tard, le générique de fin défile sur l’écran et Denis se tourne vers sa fille.
« Il faut que tu comprennes Enola. J’ai voulu te montrer ce film pour que tu comprennes. »
« Que je comprenne quoi ? Que mon prénom est synonyme de l’un des pires massacres jamais perpétré par l’être humain ? »
« Tu n’y es pas. Si nous avons décidé de te donner ce prénom, c’est justement pour provoquer le destin. Enola. Avec un tel prénom, tu ne pouvais que devenir une femme responsable, une femme soucieuse du bien être d’autrui. Et aujourd’hui, tu n’as que 10 ans mais regardes toi… Je crois que ta maman et moi, nous avons gagné notre pari », explique Denis, des larmes de fierté dans les yeux.
Mais ce discours ne semble pas avoir convaincu la fillette.
« Moi qui voulait me changer les idées… », soupire-t-elle en quittant la pièce, son fidèle Fantom sur ses traces.
Toi aussi, cher lecteur, il était temps que tu saches d’où venait ce prénom un peu original d’Enola. Notre jeune amie va encore en avoir des choses à raconter à Eden ! Et cette nouvelle révélation devrait l’encourager encore un peu plus dans sa volonté de percer le mystère qui semble entourer sa vie toute entière. La suite au prochain chapitre…
Salut
RépondreSupprimeret bien quelle révélation !!!!
vivement la suite
bonne journée
Lestat