mardi 20 décembre 2011

Chapitre 28

En revenant dans la salle à manger, Eden marque un temps d’arrêt. Sur la table, au milieu des gâteaux et des tasses de chocolat, trône une étrange boule de verre.
« Assieds toi Eden, j’ai quelque chose d’important à vous dire. Ça t’évitera peut-être de continuer à fouiner dans ma maison », annonce Ellis, un sourire malicieux sur les lèvres.
Le jeune garçon s’approche prudemment, le rouge aux joues. Et à y regarder de plus près, cette boule sur la table à plutôt l’air d’être faite de la même matière que les morceaux de plastique trouvés au CCSTI.
« Je me suis longtemps demandé comment j’allais pouvoir t’expliquer, Enola… vous expliquer », commence Ellis, d’un air soudain solennel. Face à lui, les deux amis restent sans un mot, sans un geste.
«  Alors, je vous propose de commencer par le début. Le tout début. Bien avant que vous ne voyiez le jour, tous les deux. »
Au fil des phrases prononcées par Ellis, les pièces du puzzle se mettent lentement en place, comme par magie. Alors qu’ils manquaient cruellement d’informations il y a quelques minutes seulement, Enola et Eden sont maintenant submergés par un véritable tsunami de révélations. Quelque part dans le passé, il y a très, très longtemps, une civilisation a choisi notre Terre, une planète pure, verte et hospitalière, pour établir son camp de base. Cette civilisation, nos livres d’histoire la présentent comme la civilisation Maya. Une civilisation bien plus évoluée que nous ne l’avons jamais soupçonné. A tel point qu’assez rapidement, ses leaders, confrontés à l’esprit primaire des habitants de la Terre, ont un jour prédit la fin relativement prochaine de cette planète. Une prédiction étonnamment précise puisqu’elle avançait la date du 21 décembre 2012. Ne dérogeant pas à sa réputation de nomade de l’Univers, cette civilisation a alors abandonné la Terre au triste sort qui l’attendait pour partir tout simplement à la recherche d’un nouveau refuge. Pourtant, certains de ces « Mayas » avait développé un lien particulier avec les Terriens. Et, ils ont continué à garder un œil sur cette planète qui les avait vus naître. Mais, au fil des siècles, ils ont assisté avec tristesse à la dégradation inexorable des conditions de vie sur Terre. Ils ont alors décidé de prendre les choses en main et de désigner une sorte d’ambassadeur. Un être humain au cœur pur et qui saurait rallier suffisamment de ses pairs à sa cause… à la cause de l’Humanité !
« Cet ambassadeur Enola, c’est toi », conclut tout naturellement Ellis.
Depuis le début du récit, la petite fille n’a pas bougé d’un pouce.
« Mais comment… ? C’est impossible. Je n’ai que 10 ans. Le 21 décembre 2012 c’est… dans à peine plus d’une année… », se défend Enola. Même si elle a du mal à saisir l’ampleur de la révélation, la fillette a bien conscience que la responsabilité qui pèse désormais sur ses frêles épaules est lourde. Bien plus lourde qu’elle ne se sent la force de pouvoir le supporter.
« Ne t’en fais pas Enola, tu auras derrière toi toute une armée prête à te soutenir », la coupe Ellis.
« Et puis, il y aura moi… et Fantom », ajoute Eden, d’un ton plutôt mal assuré.

Ainsi s’achève le premier tome des aventures d’Enola. Et cher lecteur, toi aussi tu connais maintenant le destin de notre petite héroïne. Fantom, Eden, Ellis et son armée… nulle doute qu’Enola aura aussi besoin de ton aide pour surmonter les épreuves qui l’attendent. Alors n’oublie pas, l’histoire d’Enola se poursuit dès le mardi 3 janvier 2012 !

mardi 13 décembre 2011

Chapitre 27 (la suite)

"M2112, quelles sont les nouvelles ?"
"La petite sera chez moi cet après-midi", répond laconiquement Ellis à son mystérieux interlocuteur.
"Vous avez préparé votre discours ?"
"Je ne suis jamais aussi fort que dans l’improvisation", assure le vieil homme.
"N’oubliez pas, nous devons rester prudents. C’est un difficile combat qui nous attend !"
"Vous ai-je jamais déçu ?" demande Ellis.
Et sans même attendre la réponse venue d’ailleurs, l’énigmatique voisin d’Enola effleure à nouveau la boule de verre et celle-ci s’éteint, paisiblement.
Assis tout seul dans son salon, Ellis est maintenant impatient de tout révéler à la petite Enola. Il sait qu’elle est assez mature et intelligente pour comprendre. Pour assumer le rôle qui lui a été attribué alors qu’elle n’était encore qu’un bébé. Que son innocence n’avait pas encore été ternie par la folie des hommes. Ellis a tant misé sur elle… Son peuple tout entier a tant misé sur elle. Il est certain qu’elle sera à la hauteur… Il ne peut pas en être autrement. Sinon, ce sera la fin !
A quelques mètres de là, dans le secret de sa chambre, la fillette est songeuse. Allongée sur son lit, elle tente, tant bien que mal, de se rassurer.
"C’est dans les films qu’on voit ce genre de choses… Pas d’accord Fantom ?"
"Mmmhhh", répond le jeune labrador, en signe d’approbation. Mais dans ses yeux, Enola qui le connait si bien parvient à lire une réelle inquiétude. Depuis le début de cette histoire, Fantom n’est plus tout à fait le même. Il semble avoir perdu de son insouciance. Et, quelque part, au plus profond de son cœur, Enola aussi a déjà compris qu’aujourd’hui, elle devra affronter une vérité qui la dépasse. Une vérité qu’elle n’est pas encore certaine d’avoir envie d’entendre…

Et toi, cher lecteur, es-tu prêt à affronter la vérité ? Es-tu prêt à apprendre ce que cachent Ellis et les siens ? Si oui alors, rendez-vous mardi prochain, Attention, ce sera notre dernier rendez-vous de l’année. Pour l’occasion, tout te sera révélé… ou presque. Parce que l’histoire d’Enola reprendra sur les chapeaux de roues dès le mardi 3 janvier 2012 !

mardi 6 décembre 2011

Chapitre 27

Aujourd'hui c'est le jour de vérité. En tout cas, c'est le jour qu'Ellis a choisi pour inviter le joyeux trio à goûter chez lui.
Chez les Kimi et chez les Rivier, c'est le même manège.
"Maman, tu te souviens que cet après midi, Enola et moi on va goûter chez Ellis, le nouveau voisin ?"
"Bien sûr Eden, tu me l'a répété 10 fois au moins depuis hier", répond Caroline Rivier en enfilant son gilet.
Elle est prête à partir travailler mais le regard inquiet, presque apeuré de son fils lui cause soucis.
"Tu es sûr que tout va bien ? En tout cas, tu remercieras Monsieur Chicchan. Il est bien gentil de vous inviter comme ça."
"Mmmouais...", répond le jeune garçon alors que sa mère lui dépose un bisou affectueux sur le front.
"Maman... cet après midi, Eden et moi, on prendra notre goûter chez Ellis", annonce Enola, l'air de rien, en croquant à pleines dents dans son pain au chocolat.
"Je sais ma puce. Tu me l'as déjà dit hier soir en allant te coucher. Et au dîner aussi. Je te paraît peut-être vieille mais je ne suis pas encore sénile, tu sais", réplique Lise en souriant à sa fille.
"Vous vous tiendrez bien. Je compte sûr toi. C'est très aimable de la part de Monsieur Chicchan de vous recevoir chez lui. J'espère que vous saurez lui montrer votre gratitude", poursuit la maman d'Enola.
Chacun de son côté, presque au même moment, les deux amis ont secrètement exactement la même pensée :
"Si tu savais Maman ! "
Et alors qu'Enola termine son petit déjeuner et qu'Eden commence à peine le sien, dans son salon, Ellis ouvre sa malle et en sort cet objet mystérieux qui ressemble beaucoup à une boule de cristal. De celle dans lesquelles les diseuses de bonne aventure arrivent, paraît-il, à lire l'avenir. Le vieil homme pose l'objet sur sa table basse et s'installe face à elle, sur son canapé. À peine a-t-il posé ses doigts sur le sommet que la boule s'illumine de vert.

Mais qu'allons nous encore découvrir sur ce Monsieur Chicchan qui semble décidément bien étrange ? Quel sera son rôle dans cette histoire ? Sera-t-il finalement du côté des gentils ou du côté des méchants ? Tu dois bien avoir un avis à ce sujet, cher lecteur...

mardi 29 novembre 2011

Chapitre 26

"Bon alors, faisons le point", suggère Eden à son amie de toujours.
Assise à ses côtés, sur le tapis au pied de son lit, Enola pousse un long soupir.
"D'abord, une lueur mystérieuse dans le ciel, le 21 juin dernier. Puis ce drôle de morceau de plastique, trouvé par Fantom au CCSTI", commence la fillette.
"Puis l'arrivée d'Ellis et ce deuxième morceau de plastique", poursuit Eden.
"Des visions étranges déclenchées au contact de ces objets bizarres. Peut être des souvenirs perdus de notre enfance ?", continue Enola.
"Oui et puis Ellis qui semble beaucoup s'intéresser à toi. Et l'épisode de l'autre soir devant ta fenêtre. Tu sais ce que j'en pense, finalement ?" demande le jeune garçon.
"Je ne suis pas si sûre de vouloir l'entendre... Moi aussi j'ai une petite idée mais, elle ne me réjouit pas plus que ça !", confie la fillette.
"Bon alors, gardons nos suppositions pour nous pour l'instant. Par contre, il faut qu'on se mette d'accord, pour ce goûter chez Ellis..."
"Je crois qu'il faut y aller. Que veux tu qu'il nous arrive de toute façon ? Nos parents sauront où nous sommes. Ce serait bien trop risqué pour Ellis de tenter quelque chose."
"Hhhmmm", répond Eden, d'un air songeur.
"Et, on emmènera Fantom avec nous", ajoute la petite fille.
"Bon alors, dans ce cas, autant ne pas faire les choses à moitié. Qu'est ce que tu dirais si je prétextais une envie pressante pour jeter un œil dans la maison ?"
Autant d'audace de la part de son froussard de meilleur ami. Enola reste un instant sans voix.
"Ça marche. Pendant ce temps là, Fantom et moi, on essaiera d'en savoir un peu plus sur ces histoires de fin du monde et de Mayas", répond la fillette en posant affectueusement sa main sur la tête de son labrador, assoupi à ses côtés.
"Enola. Eden. Le déjeuner est servi... Et n'oubliez pas de vous laver les mains avant de descendre."

La décision est donc prise. Enola et Eden profiteront de l'invitation d'Ellis pour essayer d'obtenir quelques indices supplémentaires. Mais qui sait ? Peut-être Ellis leur réserve-t-il une surprise...

mardi 22 novembre 2011

Chapitre 25

Assise sur le rebord de sa fenêtre, Enola rêvasse. Ses yeux sont rivés sur la route mais son esprit est ailleurs. Loin, bien loin. Pourtant, à chaque voiture qui passe, elle revient à Cabanian. Et dieu sait que, rue des prés, il n'y en a pas tellement, des voitures qui passent. Mais c'est aujourd'hui que Monsieur Rivier doit ramener Eden à la maison. Enola n'en peut plus de l'attendre. Toute la matinée, elle a tourné en rond, ne parvenant ni à se concentrer, ni même à s'intéresser à quoi que ce soit. Une impatience qui n'a pas manqué de provoquer les gentilles railleries de son papa.
"L'am...itié, ça peut rendre complètement dingo parfois !"
Et voilà la petite fille qui maintenant guette le retour de son ami de toujours. Lui qu'elle n'a pas vu depuis plusieurs semaines et à qui elle a tant à raconter. Soudain, une voix la tire de ses rêveries.
"Hé, bonjour Enola !"
Cette voix, elle la reconnaît immédiatement. Elle la reconnaîtrait entre toutes. C'est la voix d'Ellis qui la salue depuis sa terrasse.
"Ah, bonjour Ellis", répond la fillette, hésitante.
"Tout va bien ?" interroge le vieil homme.
"Oui oui. C'est que j'attends Eden. Il doit rentrer aujourd'hui", esquive Enola.
"Ah, je comprends", répond Ellis, un grand sourire sur les lèvres.
"Mais dis donc, tu es restée enfermée chez toi ces derniers jours ? Je ne t'ai pas vu depuis un bon moment",poursuit-il.
"Oh, j'avais pas trop le moral. Le mauvais temps, l'ennui. J'avais envie d'être seule", se justifie maladroitement la fillette.
"J'avais pensé, avant la rentrée, on pourrait se refaire un goûter, comme l'autre jour..." propose le mystérieux voisin.
"Heu... Oui... Et puis, Eden pourra venir, cette fois-ci."
C'est tout ce que la petite fille trouve à répondre. Déjà son esprit s'est échappé au loin. Au moins si Eden est là, ils seront en supériorité numérique. Bien que, face à un être qui a sans doute des pouvoirs surnaturels, ça ne comptera peut-être pas.
"Ben alors Enola..."
Une fois de plus, la douce voix d'Ellis tire la petite fille de ses rêveries.
"Oui... Quoi ?"
"Ça fait des heures que tu l'attends et quand il arrive enfin, tu ne le vois même pas ?"
Sans prendre le temps de s'excuser auprès de son voisin, Enola se précipite au bas de l'escalier, dans le couloir, ouvre la porte, court dans l'allée puis, mine de rien, s'avance d'un air calme sur le trottoir. Et sans prévenir, Eden lui saute au cou.
"Enola. Comme tu m'as manqué", annonce le jeune garçon sous le regard attendri de son père et les jappements de joie de Fantom.

Voilà donc nos deux amis à nouveau réunis et visiblement plus qu'heureux de l'être. Mais quelle va être la réaction d'Eden lorsqu'Enola lui annoncera qu'ils sont tous les deux invités à pendre un goûter chez Ellis ?

mardi 15 novembre 2011

Chapitre 24

"Prête ma puce ?" demande Lise Kimi en entrant dans la chambre de sa fille.
"Hhhmmm", ronchonne Enola, les yeux encore dans le brouillard.
"Allez allez. On se réveille. Le petit déjeuner t'attend. Et toi Fantom, tu descends du lit s'il te plaît", poursuit la jeune maman avec entrain.
Aujourd'hui elle emmène sa fille faire du lèche vitrines. La rentrée approche et Lise espère bien qu'Enola trouvera une ou deux robes qui lui plairont. Une perspective qui est loin d'enchanter la fillette.
"Laisse moi seulement cinq minutes et j'arrive maman", répond Enola alors que Fantom bondit à terre et que Lise ouvre en grand les volets.
"Regarde ce soleil. En plus, la journée va être belle", annonce Madame Kimi, le sourire aux lèvres.
Mais une fois sa maman disparue derrière la porte, Enola ne peut s'empêcher de se revoir dans ce rêve qu'elle a déjà fait plusieurs fois depuis le début de l'été. Elle n'arrive pourtant pas vraiment à s'en souvenir. Juste quelques vagues impressions. L'impression d'être épiée. L'impression qu'une immense responsabilité pèse sur ses frêles épaules. Décidément, vivement qu'Eden revienne et qu'ils puissent ensemble discuter de tout ça.
Et soudain Fantom bondit sur sa petite maîtresse. Tout en douceur. Mais bien décidé à lui faire un câlin dont elle se souviendra jusqu'à la fin des temps. Remuant la queue il passe sa tête sous la main d'Enola et se lance dans une séance de léchouille dont il a le secret. De quoi redonner un moral d'acier à sa maîtresse et lui faire oublier un peu ses soucis du moment.
Un short. Un t-shirt. Ses vieilles baskets mauves. L'instant d'après, la fillette est prête à affronter cette épreuve qu'elle redoute chaque année à l'approche de la rentrée scolaire. Faire les boutiques avec sa maman, ça devrait être un plaisir pour une petite fille. Mais Enola n'y connaît strictement rien à la mode. Passer des heures dans les rayons ou dans les cabines d'essayage, ce n'est vraiment pas son truc. Jean t-shirt avec un petit pull pour les premiers frimas, ça lui irait très bien. Et cette année en plus, sa maman semble s'être mis en tête de lui offrir une garde robe... de fille !

Enola, cher lecteur, ne semble pas réussir à se souvenir de ce rêve étrange. Celui qu'elle a déjà fait au tout début de cette aventure. Penses-tu que tu pourras l'aider à retrouver la mémoire ?

mardi 8 novembre 2011

Chapitre 23

"Salut Enola,
Non mais je rêve là. Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Il est vraiment temps que je revienne à Cabanian. Plus que quelques jours alors j'espère que tu ne feras pas de bêtise en attendant."
En découvrant le message de son meilleur ami, ce matin là au saut du lit, la fillette fait la moue. Est-ce ce qu'Eden appellerait une bêtise ? Enola pense que oui. Mais, ce qui est fait est fait. L'autre soir, elle s'est offert une séance de retour dans le passé grâce à ces morceaux de plastiques trouvés dans les herbes hautes du CCSTI.
Un après-midi de printemps. Sa maman et celle d'Eden. Des tasses de thé. Puis cette lueur verte, tellement relaxante. Le temps semble comme arrêté. Et cet être étrange qui brille de vert. Lentement, presque gracieusement, il s’approche de la petite Enola, assise dans le bac à sable aux côtés d'Eden. Il pose ce qui lui sert de doigts sur le front du bébé et, en la fixant droit dans les yeux, prononce quelques mots étranges. Du haut de ses deux ans, la fillette est comme hypnotisée par ce regard vert envoûtant.
C'est précisément ce moment là que Fantom a choisi pour tirer sa jeune maîtresse de sa transe. À grand peine cette fois ci. Les  jappements n'ont pas suffi. Non. Il a du y aller de sa patte et de son museau pour bousculer Enola.
"Ces yeux verts, Fantom... C'était Ellis !" a balbutié la fillette, à peine revenue à elle.
"Gggrrr...", lui a répondu le labrador sur un ton rempli d'inquiétude.
Depuis, Enola a à peine osé mettre le nez dehors. De peur de croiser ce nouveau et plus que mystérieux. voisin. Eden avait raison. Ellis avait bien quelque chose à cacher. Mais, si elle veut avoir des réponses, il faudra bien qu'elle l'affronte, un jour ou l'autre. Peut-être serait-il plus prudent pour ça d'attendre le retour d'Eden...

Et toi, cher lecteur, qu'en penses tu ?

vendredi 4 novembre 2011

Chapitre 22

"Je crois que le moment est venu de lui en parler."
"Vous savez, M2112 le risque que cela pourrait représenter pour nous si..."
"J'en suis parfaitement conscient. Mais, vous m'avez envoyé sur Terre pour évaluer la situation et je vous dis qu'il est grand temps. Si nous attendons plus, je crains que nous ne la perdions."
"Soit. Alors, faites en sorte de lui parler dès que l'occasion se présentera, M2112."
Dans un clin d'oeil, la boule de lumière posée sur une table de salon tout ce qu'il y a de plus banal s'éteint, laissant le vieux monsieur assis face à elle sur son canapé dans l'obscurité. Pensif, il se saisit délicatement du précieux objet et le range dans une malle, à l'abri des regards indiscrets. Soudain, une sonnerie de téléphone...
"Ellis Chicchan à l'appareil", répond le vieux monsieur en décrochant.

Il semblerait, cher lecteur, que ce bon vieil Ellis ait décidément des choses à raconter. Mais à qui ? Et surtout quoi ? Gageons que nous le découvrirons très vite.

mardi 1 novembre 2011

Chapitre 21

"Salut Enola,
Je ne sais pas quoi te dire. C'est juste incroyable ce que tu me racontes. Comment avons nous pu nous retrouver mêlés à cette histoire de fin du monde ? Et ce nouveau voisin qui débarque à point nommé... Ça me semble de plus en plus louche. Mais, c'est toi qui a le plus discuté avec lui alors, si tu lui fais confiance, peut-être que tu devrais lui raconter ce qui nous arrive. Sans entrer dans les détails, dans un premier temps. En tout cas, fait attention avec ces morceaux de plastiques. Ma mère m'a dit que tu étais passée. J'imagine que c'est difficile pour toi de résister à la curiosité mais, je crois qu'il faut rester prudent."
"Gggrrr..."
Allongé aux pieds de sa maîtresse, Fantom grogne en direction de la fenêtre.
"Qu'est ce qui se passe ?" interroge Enola, la voix basse et légèrement inquiète. Elle sait que son fidèle labrador n'a pas pour habitude de grogner sans raison. La fillette abandonne la lecture du mail envoyé par son meilleur ami et, dans la pénombre de sa chambre, elle s'approche de la fenêtre, à pas de loup. Passant discrètement le tête derrière la vitre, elle a tout juste de temps de voir disparaître dans les airs une curieuse lueur rougeoyante. Puis ses yeux se posent sur le jardin d'à côté pour découvrir le visage d'Ellis, fixant le lointain, à l'endroit où s'est envolée la lueur. Et le regard vert perçant du vieil homme se tourne vers Enola. Sans réfléchir, la petite fille disparaît derrière le mur. Mais elle a aperçu cet éclat étrange dans les yeux d'Ellis. Celui la même qu'Eden avait déjà remarqué il y a plusieurs semaines. Enola reste un instant sans bouger, adossée au mur. Dans sa tête, c'est un tourbillon de questions qui se déchaîne.
"Mais qu'est ce qui se passe ?" se demande-t-elle à haute voix.
"Hhhmmm", répond Fantom en rejoignant sa maîtresse, la queue entre les jambes.
Inutile d'essayer de cacher ses craintes à son fidèle compagnon. Comme tous les chiens, il a une sorte de 6e sens pour deviner ce que ressent Enola. Mais la petite fille se met à sa hauteur et lui caresse affectueusement la tête dans l'espoir de le rassurer un peu.
"Viens Fantom, on retourne à l'ordinateur. Il faut qu'on raconte tout çà à Eden."
Dans un petit coin de sa tête, Enola a déjà pris une décision que toutes les recommandations de son ami de toujours ne pourront pas changer. Dès qu'elle aura cliqué sur "Envoyer", elle s'occupera du "sac à secrets".

Et bien voilà cher lecteur qui ajoute encore un peu de mystère à l'histoire d'Enola. Mais que pourrait bien être cette lueur rouge que la fillette a vu s'envoler dans la nuit ?

mardi 25 octobre 2011

Chapitre 20

"Bonjour Enola. Qu'est-ce qui t'amène ?" demande la mère d'Eden, un peu surprise en ouvrant la porte.
"Bonjour Madame Rivier. En fait, j'aurais voulu récupérer un livre que j'avais prêté à Eden avant qu'il ne parte. Il vous en a parlé, non ? Il a oublié de me le rendre et avec ce temps, je manque un peu d'occupations alors..."
"Aucun problème Enola, tu n'as qu'à aller voir dans sa chambre. Il a du le laissé là-bas. »
C’est ce qui s'appelle passer comme une lettre à la poste.
"Oh merci, vraiment...", lance la fillette en entrant, un sourire radieux sur les lèvres.
"Mais de rien", balbutie Caroline, un peu étonnée par l'enthousiasme affiché par Enola.
La maison de son meilleur ami, la petite fille la connait par cœur. Elle se dirige droit vers la chambre d'Eden et en poussant la porte, aucune surprise. Tout est parfaitement rangé. Pas un livre qui ne dépasse de la bibliothèque. Cette obsession pour l’ordre, après toutes ces années, Enola a toujours autant de mal à s’y faire. Mais aujourd'hui, elle n'est pas venue pour commenter les petites manies de son ami. Voilà la trappe qu'Eden lui a indiquée. Une petite pression sur le coin, en bas à droite et comme par magie, la petite porte s'entrouvre. Comment Enola n'a-t-elle pas découvert cette cachette plus tôt ? Pendant quelques secondes, elle tâtonne de la main. Et le voilà enfin, le fameux "sac à trésors". À peine Enola l'a-t-elle attrapé qu'elle est saisi d'une envie quasi irrépressible de l'ouvrir pour réexaminer les pièces qu'il contient. Juste là, tout de suite. Mais, n’est-ce pas plutôt pour revivre cette expérience étrange de retour au temps de son enfance. Difficile de résister. En même temps, impossible de prendre le risque. Elle ne peut pas se permettre de s'éterniser sans raison dans la chambre d'Eden. Caroline Rivier pourrait entrer à tout moment. Alors, la fillette cache le sac sous sa veste et se saisit au hasard d'un livre sur l'étagère de son ami.
"Au revoir Madame Rivier et merci encore", lance Enola en claquant la porte derrière elle.

Maintenant qu'Enola a récupéré les morceaux de plastique mystérieux, elle pourra les étudier à volonté. Mais, est-ce bien prudent ? Il sera pourtant difficile pour elle de résister plus longtemps à sa curiosité. Que pourrais-tu lui conseiller, cher lecteur ?

mardi 18 octobre 2011

Chapitre 19

Depuis deux jours, les paroles d’Ellis tournent et retournent dans la tête d’Enola. La conclusion à laquelle la fillette est arrivée est plutôt inquiétante. Le 21 juin dernier, il s’est passé quelque chose à Cabanian qui a peut-être un rapport avec la fin du monde. Sans parler de cet évènement survenu dans son enfance et qui semble lui aussi lié à la catastrophe qui s’annonce pour 2012. Toutes ces craintes, elle en a bien sûr immédiatement fait part à Eden dans un long e-mail. Et pour l’instant, pas de réponse de la part du jeune garçon.
Mais aujourd’hui, c’est dimanche et la petite fille aimerait réussir enfin à se changer les idées. Alors au programme, après-midi télé devant un film choisi par Denis Kimi. Enola sait bien que son papa aime les vieux films en noir et blanc. Qu’à cela ne tienne, elle s’en contentera.
« Tu viens Enola », appelle Denis depuis le salon.
Et la fillette dévale les escaliers, contente à l’idée de passer un bon moment avec son papa.
« C’est quoi le film du jour ? » demande-elle en se saisissant de la pochette du DVD.
Le Grand Secret… Décidemment, elle n’y échappera pas. Cependant cette fois, aucun rapport avec les Mayas.
« C’est l’histoire du Colonel Tibbets, le pilote du bombardier qui a largué la toute première bombe atomique sur Hiroshima », explique Denis.
« Je suis sûr que ça va t’intéresser », ajoute-t-il en voyant la mine déconfite de sa fille.
« Oui bon, de toute façon, il pleut alors… », marmonne Enola en s’installant confortablement sur le canapé pour mieux affronter l’ennui.
Mais à la grande surprise de la petite fille, les minutes passent et l’histoire qui est racontée là, commence à réellement la toucher. Du fait, peut-être bien, des analogies avec ce qu’elle-même est en train de vivre depuis quelques semaines. Ce Colonel Tibbets qui s’apprête à accomplir un acte terrible, à enlever en une seule seconde des milliers de vies, se retrouve seul face à ses responsabilités. Contraint au secret absolu, il ne peut parler ni de ses difficultés, ni de ses états d’âme à ses amis, à sa famille. Et lorsqu’Enola entend prononcer ces mots par la dévouée femme du colonel :
« Enola… quel drôle de nom ! »
Elle manque de s’étouffer.
« Papa… »
 « Chut… Tu connais la règle. On regarde jusqu’au bout et on discute après », rappelle Denis.
A l’écran, les choses vont de mal en pis pour Paul Tibbets. La pression monte. Jusqu’au jour J.
« Maman j’ai peur. Peut-être ai-je peur de faire une bêtise. Peut-être suis-je effrayé à l’idée de lâcher une bombe capable à elle seule de tuer des milliers de gens. J’ai peur pour mes fils. J’ai peur pour le monde. »
La confession du colonel est émouvante. Mais sa réponse à la question posée l’instant d’après par son mécanicien porte le coup de grâce à Enola.
« Il nous faut un nom pour l’appareil, Colonel Tibbets. »
« Appelez le Enola Gay. »
« Alors le bombardier qui a lâché sur Hiroshima la première bombe atomique, celle qui a tué 80 000 personnes, ce bombardier portait mon nom », ne peut s’empêcher de relever Enola à voix haute.
Quelques minutes plus tard, le générique de fin défile sur l’écran et Denis se tourne vers sa fille.
« Il faut que tu comprennes Enola. J’ai voulu te montrer ce film pour que tu comprennes. »
« Que je comprenne quoi ? Que mon prénom est synonyme de l’un des pires massacres jamais perpétré par l’être humain ? »
« Tu n’y es pas. Si nous avons décidé de te donner ce prénom, c’est justement pour provoquer le destin. Enola. Avec un tel prénom, tu ne pouvais que devenir une femme responsable, une femme soucieuse du bien être d’autrui. Et aujourd’hui, tu n’as que 10 ans mais regardes toi… Je crois que ta maman et moi, nous avons gagné notre pari », explique Denis, des larmes de fierté dans les yeux.
Mais ce discours ne semble pas avoir convaincu la fillette.
« Moi qui voulait me changer les idées… », soupire-t-elle en quittant la pièce, son fidèle Fantom sur ses traces.

Toi aussi, cher lecteur, il était temps que tu saches d’où venait ce prénom un peu original d’Enola. Notre jeune amie va encore en avoir des choses à raconter à Eden ! Et cette nouvelle révélation devrait l’encourager encore un peu plus dans sa volonté de percer le mystère qui semble entourer sa vie toute entière. La suite au prochain chapitre…

mardi 11 octobre 2011

Chapitre 18

Le soleil est enfin revenu et, allongée dans l'herbe, Enola dévore son livre. Elle en est bientôt à la fin. Mais, en réalité, elle espère surtout qu'Ellis fera son apparition. L'occasion pour la fillette d'aborder avec son voisin, le sujet des Mayas. Alors qu'elle n'y croit plus et s'apprête à regagner l'intérieur pour prendre son goûter, le voilà enfin qui sort dans son jardin.
"Bonjour Enola. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu", l’interpelle-t-il.
"Bonjour Ellis. Oui, c'est vrai. Nous avons du être bien occupés, chacun de notre côté", suggère Enola.
"Sans doute", confirme Ellis
"Mais, tu rentrais ?"
"J'allais prendre mon goûter."
"Ah... Ça te dirai de venir boire un chocolat et manger quelques gâteaux avec moi ? Tu me tiendrais un peu compagnie", propose Ellis.
Enola saute sur l'occasion. Fantom sur ses talons, elle rejoint son voisin sur sa terrasse.
"Tiens, installe toi, je vais chercher de quoi faire", propose Ellis.
"Heu… mon chocolat, je le prendrai froid, s'il vous plait", ose Enola et Ellis acquiesce d’un sourire.
Quelques minutes plus tard, le vieil homme réapparait avec un plateau chargé de victuailles.
“Eden n’est pas avec toi aujourd’hui ?”
“Non, il est parti pour finir les vacances avec son père. Ça fait déjà presque un mois”, explique Enola.
“Aille… et tu ne t’ennuies pas trop sans lui ?”
“Oh ben si, quand même. Avec ce mauvais temps en plus. Heureusement qu’il me reste Fantom”, confie la fillette.
“Allez tiens, mange un morceau de ce gâteau au chocolat, ça ira mieux”, suggère Ellis avec un sourire amical.
Comment Eden peut-il se méfier à ce point de lui. Vraiment, Enola ne comprend pas. Il est tellement gentil avec elle. Peut-être un peu trop, justement…
“Enfin bon, j’en profite pour lire pas mal. Et puis, mon papa m'a fait découvrir un chouette dessin animé. Vous connaissez peut-être. Les Mystérieuses Cités d'Or ?”, poursuit la fillette, la bouche pleine.
“Mais oui, bien sûr. L'histoire de trois jeunes enfants au pays des Incas, c'est bien ça ?”
Voilà la parfaite occasion pour faire dévier la conversation sur les Mayas. Enola n’hésite pas une seconde et elle fait bonne pioche. Ellils en connait un rayon sur la question. L’ancien journaliste raconte ainsi à la petite fille que la civilisation Maya est l’une des plus anciennes d’Amérique du Sud et qu’elle a connu son apogée autour du Xe siècle.
“Pendant longtemps, on pensait qu’à son âge d’or, le peuple Maya était laborieux et éminemment pacifiste. On s’imaginait alors que les Mayas passaient le plus clair de leur temps à la contemplation des astres. Et c’est vrai qu’ils ont beaucoup contribué à faire progresser l’écriture, l’art, l’architecture, les maths ou encore l’astronomie. Par contre, on sait maintenant que les Mayas étaient aussi de grands guerriers”, raconte Ellis.
“Mais, tu as peut-être plus entendu parlé de cette histoire de fin du monde très à la mode en ce moment”, poursuit-il.
“Oui, c’est vrai”, ment Enola. Elle n’a absolument rien lu de tel pour l’instant mais son intérêt pour les Mayas se trouve bien entendu immédiatement décuplé.
“Vous en savez un peu plus sur le sujet ?”
“Et bien oui. J'ai écrit pas mal d'articles sur la question. Un peu comme nous, les Mayas avaient mis au point un calendrier pour se repérer dans le temps. Seulement, ce calendrier était bien plus compliqué que le nôtre. Je ne pourrais pas te l’expliquer. Toujours est-il que certains prétendent que le calendrier Maya prendrait fin le 21 décembre 2012 et en concluent donc que la fin du monde serait pour cette date”, explique Ellis.
2012. Voilà un chiffre qui résonne dans la mémoire d’Enola. L’un des chiffres obtenus après le déchiffrage des symboles inscrits sur l’un des morceaux de plastiques. Cette fois, le mystère prend un tour un peu trop sérieux aux yeux de la petite fille.
“Mais, n’aie pas trop peur quand même. Tu sais, la fin du monde a déjà souvent été annoncée et pourtant, nous sommes toujours là”, précise Ellis qui a peut-être décelé un brin d’inquiétude dans le regard de la fillette.
“Et puis, d’autres théories place la fin du calendrier Maya au 28 octobre 2011 et d’autres encore en 2220 alors…”
Maintenant Enola n'a plus qu'une seule envie. Parler à quelqu'un de ces étranges pièces en plastique mais aussi des drôles de visions qu'elle a eu avec Eden à leur contact.

Voilà cher lecteur qui relie définitivement notre petite Enola à la menace de fin du monde qui pèse sur l'humanité. On peut dire qu'Ellis a été plutôt prolixe sur le thème des Mayas mais, la fillette peut-elle pour autant maintenant lui faire confiance et lui parler de la découverte qu'elle a faite avec Eden ? Je te laisse en juger.

mardi 4 octobre 2011

Chapitre 17

“Shhh… Flop. Flop.”
Ce matin là ne ressemble pas à un matin d’été. Dehors, la pluie tombe fort. Dans son lit, Enola est blottie sous sa couette.
“Encore une journée à occuper à l’intérieur on dirait”, soupire la fillette, à peine éveillée.
“Hhhmmm”, lui répond Fantom.
“Allez viens, on va prendre un bon petit déjeuner et on verra après”, propose Enola à son compagnon à quatre pattes sur un ton morose.
Depuis le début des vacances, la météo est plutôt maussade. Il y a bien eu quelques jours de grand beau temps, par ci, par là mais, l’été n’est pas radieux. Et la petite fille s’en lamente chaque jour un peu plus. Elle qui adore passer ses vacances au grand air. Promenades avec Fantom, balades à vélo, rêveries dans le jardin. Avec la pluie, tout tombe à l’eau !
“Si au moins Eden était là, on pourrait s’amuser un peu”, marmone Enola en descendant les escaliers.
“Bonjour Enola”, lance Lise Kimi alors que sa fille entre dans la cuisine, tête basse.
“Ouh là là, c’est pas la forme ce matin on dirait !”
“Bonjour maman… Pppfff, il pleut… encore”, se plaint Enola.
“Et si je te disais que justement, j’ai une petite surprise pour toi ?”
Lise le sait, sa fille adore les surprises. Un sourire hésitant se dessine sur ses lèvres.
“C’est vrai ? C’est quoi ?” questionne Enola avec impatience.
“Commence plutôt ton petit déjeuner. Je vais aller te chercher ça”, répond sa maman.
C’est donc avec une joie retrouvée que la fillette s’attable devant son pain au chocolat. Assis à ses pieds, Fantom n’attend qu’une seule chose : que sa petite maîtresse en finisse et qu’elle lui laisse laper le fond de son bol.
“Qu’est-ce que c’est ?” demande Enola en voyant Lise revenir, les bras chargés de DVD.
“C’est une idée de ton père. Il adorait ce dessin animé quand il était petit”, explique Lise en tendant le coffret à sa fille.
“A mon avis, tu vas aimer.”
“Tu viens Fantom, on va voir ça tout de suite…” lance Enola sans même réellement prendre le temps de regarder de quoi il s’agit.
Un dernier coup de langue dans le fond du bol de chocolat et le labrador suit joyeusement la fillette jusque dans le salon.
“Merci maman. Et puis si ça ne te dérange pas, tu rangeras ma vaisselle aussi”, irone Lise, restée seule dans la cuisine, en ramassant le bol laissé par terre.
Dans le salon, Enola a déjà lancé le premier DVD. Les mystérieuses Cités d’Or. Elle n’a aucune idée de ce qui l’attend mais, rien qu’au titre, elle adore. Le dessin sur la jaquette et les premières images qui apparaissent sur l’écran lui donnent une impression bizarre. La fillette marque un temps d’arrêt. Non, la coïncidence serait trop grande. Elle lance le premier épisode.
“…des quatre coins de l’Europe, de gigantesques voiliers partent à la conquête du Nouveau Monde. A bord de ces navires, des hommes avides de rêve, d’aventure et d’espace, à la recherché de fortune.
Qui n’a jamais rêvé de ces mondes souterrains ? De ces mers lointaines peuplées de légendes ? Ou d’une richesse soudaine qui se conquerrait au détour d’un chemin de la Cordillère des Andes?
Qui n’a jamais souhaité voir le soleil souverain guider ses pas, au coeur du Pays Inca, vers la richesse et l’histoire des mystérieuses Cités d’Or ?”
Alors que les premières notes du générique raisonnent dans le salon des Kimi, Enola se tourne vers Fantom, paisiblement allongé à ses côtés.
“Bon d’accord, c’est pas les Mayas, c’est les Incas. Mais quand même…”, chuchote-t-elle avant de se laisser absorber par l’histoire d’Esteban.

Une fois n'est pas coutume, cher lecteur, pas de question cette semaine. Mais, comme il te reste encore quelques choix à faire sur d'autres chapitres, c'est peut être l'occasion d'y penser... Comment Enola s'introduira-t-elle dans la chambre d'Eden, par exemple ? Ou encore que représente le dernier symbole trouvé pour le second objet en plastique ?

mardi 27 septembre 2011

Chapitre 16

Depuis son retour à Cabanian et le message qu'elle a envoyé à Eden, Enola surveille sa boite mail de très près. Mercredi, pas de réponse. Jeudi, pas de réponse. Vendredi, toujours rien. Et la fillette commence à réellement s'impatienter.
"Il nous a oublié Fantom", se lamente-t-elle à son fidèle compagnon à quatre pattes.
Samedi, pas plus de nouvelles. Le cerveau d'Enola est en ébullition. Elle est tellement pressée de continuer son enquête auprès d'Ellis mais, comme elle a promis à Eden de rester discrète pour l'instant... Il lui semble tout de même que son ami de toujours s’amuse à mettre sa patience à rude épreuve. Sans compter que la météo, en ce début de mois d’août, est plutôt maussade, ce qui limite les occupations d’Enola.
Dimanche soir, avant de se mettre au lit, la petite fille décide de consulter une dernière fois ses mails. Et enfin, elle a un nouveau message.
 
Salut Enola,
Désolé de te répondre aussi tard. Tu connais mon père. Je n'ai pas eu une minute à moi. Et il n'aime toujours pas me voir devant mon ordinateur. Même s'il sait bien que c'est pour t'écrire.
Je vois que tu t'es super bien amusée à Disneyland.
Moi ici, je fais surtout du sport. Des randonnées en montagne, des parties de tennis, des balades en vélo. C'est chouette aussi. Surtout parce que je suis tout le temps avec mon père mais bon, il me fatigue quand même, parfois.
Concernant tu sais quoi, c'est vrai que je te l'ai promis alors, tu les trouveras dans ma chambre. Tu sais, au mur, tout prêt de mon lit, il y a une sorte de trappe qui donne accès à une petite coursive qui fait le tour de la maison. Si tu appuies sur le coin, en bas à droite, tu pourras facilement l'ouvrir. J'ai mis mon "sac a trésors" un peu plus loin, tout contre le mur, toujours sur la droite. Voilà, maintenant tu connais ma cachette secrète. J'espère que tu n'en profiteras pas ;-) Et puis surtout, fait bien attention. Tu sais que je n'aime pas trop ce qui nous est arrivé à chaque fois qu'on a manipulé ces objets.
Concernant Ellis, même recommandation. Essaies peut-être de le sonder sur le thème des Mayas. On verra ce qu'il te racontera. Moi, j'ai de plus en plus de sentiment qu'il n'a pas emménagé à côté de chez toi par hasard comme il l'a laissé entendre. Je me demande s'il n'a pas quelque chose à voir dans tout ça.
Bon, je dois te laisser mais je te répète, soit prudente avec toute cette histoire.
A très bientôt et pense aussi à t'amuser un peu.
Eden.

Enola est satisfaite. Dès qu'elle aura trouvé une bonne excuse pour se rendre dans la chambre d'Eden sans attirer l'attention de sa mère, elle ira chercher ces étranges morceaux de plastique et elle pourra enfin les étudier de plus prêt. Concernant Ellis, la petite fille a déjà une idée pour aborder avec lui la question des Mayas. Et en se glissant sous sa couette ce soir là, elle espère que sa curiosité sera bientôt satisfaite et que le voile sera levé sur le mystère entourant ces objets bizarres trouvés au CCSTI.

Voilà cher lecteur, toi aussi tu sais désormais où Eden à l'habitude de dissimuler son "sac à trésors". Sauras-tu maintenant aider Enola à trouver une excuse valable pour aller fouiner dans la chambre de son ami sans éveiller les soupçons de sa mère ?

mardi 20 septembre 2011

Chapitre 15

Salut Eden,
J'espère que tout va bien pour toi depuis l'autre jour. Moi, je suis de retour à Cabanian. Tu te souviens ? Avec maman et papa, on est allé passer deux jours à Disneyland. Et bien, je ne te dis qu'une chose. C'était tout simplement génial. Par quoi commencer ? L'hôtel, trop bien ? A petit déjeuner, on a eu la visite de Bourriquet, de Mickey et de Baloo. Tu verras les photos que je t'envoie, en fichiers joints. Après, les attractions, bien sûr. Je crois qu'on a réussi à toutes les faire. C'était trop chouette. Papa et maman n'étaient pas trop partants pour les attractions à sensation, tu t'en doutes. Mais, j'ai quand même réussi à les y trainer. Tu aurais vu la tête de papa à la sortie du Rock'n Roller Coaster. Il était blanc... un vrai fantôme. Mon attraction préférée, à moi, c'était le RC Racer. Papa a filmé un de mes passages dessus, je te montrerai ça. Maman, elle, a adoré It's a small world. Une balade en bateau dans une grotte décorée de centaines de poupées du monde. C'était sympa aussi. Mais, je te dis pas, la musique après, tu la gardes en tête pour tout le reste de la journée ! Bon, je te raconterai les détails de toute façon.
Sinon, je pense que je vais aller voir Ellis, bientôt. Tu crois que je dois chercher à aborder la question par le biais des Mayas ou par celui des extra terrestres ? On ne sait pas quelle était sa spécialité, en tant que journaliste mais, peut-être que parler des Mayas serait plus discret. Et à propos, n'oublie pas le promesse que tu m'as faites l'autre jour !
Bon je te laisse pour aujourd'hui.
A très vite,
Enola.
 
La fillette clique sur "envoyer" et aussitôt après, éteint son ordinateur.
"Allez viens Fantom, on va faire un tour dehors", annonce Enola.
Le labrador ne se fait pas prier. La séparation n'a duré que deux petits jours mais, les deux amis ont du temps à rattraper.

Cette fois, cher lecteur, je t'invite à te mettre dans la peau d'Eden. Qu'en penses tu ? Mayas ou ovnis ? Comment profiter au mieux de l'expérience d'Ellis, sans pour autant trop attirer son attention sur les évènements étranges survenus dans la vie d'Enola et d'Eden ? Pour l'instant, c'est de ton expérience dont les deux amis ont besoin.

vendredi 16 septembre 2011

Chapitre 14

Cela fait déjà deux semaines qu’Eden est parti avec son père. Mais, comme promis, les deux amis n'ont pas perdu une minutes de la vie l'un de l'autre grâce à de longs échanges de mails. Et aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Eden. Depuis aussi loin qu'ils s'en souviennent, Enola et Eden ont toujours partagé leurs 27 juillet mais aujourd'hui les voilà séparés.
"Eden, c'est moi, Enola", annonce la fillette à peine le jeune garçon a-t-il décroché le téléphone.
"Joyeux anniversaire ! Comment ça va ?"
"Plutôt bien, avec un an de plus... Tu sais ce que ça fait."
Une remarque qui installe un sourire attendri sur le visage d'Enola. Car Eden a toujours aimé rappeler à Enola qu'elle est plus âgée que lui... de quelques mois seulement mais, quand même. Habituellement, ce type d'observation a le don de mettre la petite fille en rage mais aujourd'hui, elle lui rappelle le bon vieux temps. Celui où Eden et elle étaient inséparables.
"Bon alors, tu vas finir par me le dire ?" enchaine Enola.
"Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles", plaisante Eden.
Depuis plusieurs jours déjà, la fillette cherche à savoir où le jeune garçon a dissimulé les fameux morceaux de plastiques magiques. Et Eden refuse obstinément de lui révéler. De toute façon, ça lui servirait à quoi de savoir ?
"Allez, si tu es bien sage, je te le dirai dans mon prochain mail", consent Eden.
"Quelle générosité mon cher ami", poursuit Enola, satisfaite.
"Au fait, j'avais oublié, tu as entendu parlé de ce phénomène étrange dans le ciel de la Bretagne, l'autre jour ?"
"Oui, bien sûr. Ils disent que c'est une météorite, la aussi."
"Moi, ce que j'en dis c'est que ça fait quand même beaucoup. Je vais essayer d'en parler discrètement avec Ellis."
"Si tu crois que ça peut nous faire avancer... mais, s'il te plaît, soit prudente. Je te dis, il y a quelque chose qui ne me revient pas chez lui", insiste Eden.
"Bon, mon père m'appelle Enola, il faut que j'y aille. En tout cas, merci de m'avoir appelé."
"C'est normal. A très vite", conclut Enola en raccrochant.

C'en est fini pour cette fois, cher lecteur. Seras-tu plus perspicace qu'Enola et devineras-tu où Eden a caché les mystérieux morceaux de plastique ? Je te laisse quelques jours pour y réfléchir.

mardi 13 septembre 2011

Chapitre 13

"Papa,t'es prêt ? On peut y aller ?"
Enola est impatiente. Ce soir Denis l'emmène avec Eden au cinéma.
"Ne t'inquiète pas, on sera à l'heure pour ton rendez-vous avec Harry", se moque gentiment Denis Kimi.
Enola rougit. Harry Potter... La fillette est folle de lui, depuis le début. Son papa le sait, bien sûr. Et il adore taquiner sa fille à ce sujet.
Dehors, Eden est déjà à les attendre près de la voiture. Lui, ce n'est pas de Harry qu'il est amoureux...
"Allez, en route", lance joyeusement Denis.
C'est le genre de moment qu'il aime partager avec Enola. D'autant qu'il se doute que cela ne durera plus très longtemps. En septembre, sa fille entrera au collège et deviendra officiellement une adolescente. Bientôt, elle ne voudra plus sortir avec son papa, c'est certain.
Au cinéma, il y a foule. C'est aujourd'hui le jour de la sortie du tant attendu dernier volet de la saga Harry Potter. Et Enola et Eden, bien sûr, ne sont pas les seuls fans. Installés dans leurs fauteuils, les deux amis savourent l'instant... et les pop corn offerts par Denis. Bientôt la lumière s'éteint et le film commence.
Un peu plus de deux heures plus tard, Enola et Eden sortent de la salle, enchantés. Et un peu tristes aussi. Cette fois, Harry Potter, c'est bien fini. En plus demain, Eden va s'en aller avec son père pour le reste des vacances. Mais, les deux amis ne veulent pas y penser. Ils ont décidé de profiter de cette dernière soirée et rien ne pourra les atteindre. Pas même Maya et sa bande qui attendent la prochaine séance.
"Alors, on va au cinéma avec Papa ?" lance Maya avec le dédain qui la caractérise.
"Laisse tomber Enola", conseille Eden en mettant sa main sur la bouche de sa meilleure amie qui s'apprêtait à répondre, sans doute vertement, à cette nième attaque gratuite.
Pour éviter d'envenimer la situation, Denis préfère ne pas se mêler des déboires de sa fille. S'immisçant entre Eden et Enola, il passe ses bras autour de leurs épaules et les entraîne plus loin.
"Je crois que vos mères nous attendent pour le feu d'artifice", rappelle-t-il, redonnant immédiatement le sourire aux deux enfants.
Certains pensent avoir passé l'âge mais ces gerbes de lumière qui une fois l'an illuminent le ciel de Cabanian font toujours rêver Enola. Et Eden aussi. Les deux amis ne manqueraient ça pour rien au monde. Du rouge. Du bleu. Du vert. Il y en a pour tous les goûts. Quelques minutes seulement et c'est déjà terminé. Mais, quelques minutes de magie par un agréable soir d'été. Ça n'a pas de prix.
"Allez les enfants, il est l'heure de rentrer", annonce Caroline, la mère d'Eden.
"Il faut que tu te lèves tôt, demain matin, si tu veux être prêt quand ton père arrivera", poursuit-t-elle à l'intention de son fils.
Malgré les promesses de bonne humeur, le retour se fait dans le silence.
Arrivés à la croisée des chemins, Eden fait une dernière recommandation à sa meilleure amie.
"Surtout, pas de bêtise concernant... tu sais quoi."
"Comme si j'étais du genre à faire des bêtises", rétorque Enola, un sourire malicieux sur les lèvres.
"Allez, amuse toi bien avec ton père et de toute façon, on reste en contact par mail."
Eden dépose un tendre baisé sur la joue de la fillette et, sans un mot de plus, lui tourne le dos et rejoint la maison voisine de celle des Kimi.
Lorsque Enola entre dans sa chambre, elle trouve Fantom, caché sous son lit, une lueur de frayeur dans les yeux.
"Allez viens, sors de là dessous", l'appelle la petite fille.
"C'est terminé et il est l'heure de dormir."
Fantom lui, n'aime pas les feux d'artifice. Mais alors, pas du tout...

L'heure de la séparation a sonné, pour nous et... pour nos deux amis, cher lecteur et, il leur fallait bien une soirée tranquille comme au temps d'avant le 21 juin, pour se faire à l'idée. Mais Fantom lui ne semble pas vraiment avoir apprécié ces quelques heures passées loin de sa maîtresse. N'est ce du qu'à sa peur des feux d'artifice ? Je t'en laisse seul juge.

mardi 6 septembre 2011

Chapitre 12 (la suite)

Les deux amis restent quelques longues secondes sans faire le moindre geste. Les yeux dans les yeux. Que faire de tout ça à présent ?
"Cette histoire commence à sérieusement m'inquiéter", ose enfin Eden.
"Si on pouvait recoller toutes les pièces du puzzle... L'OVNI du 21 juin, ces étranges morceaux de plastique, ces drôles de souvenirs de notre enfance... C'est vrai que tout ça n'est pas bien rassurant", reconnait Enola.
De sa main droite, elle caresse tendrement la tête de Fantom.
"Heureusement que tu es là pour veiller sur nous, toi !" murmure-t-elle en direction de son fidèle labrador noir.
"Bon. Et si tu m'en montrais un peu plus sur ton histoire de symbole Maya ?" suggère Eden en allumant son ordinateur portable.
"Ok. Voilà le site sur lequel je l'ai trouvé", explique la petite fille en tapant l'adresse qu'elle a mémorisée.
"Tu vois, c'est bien le symbole que les Mayas utilisaient pour le zéro..."
"Oui", confirme Eden, tout en réfléchissant.
"Allons voir ce qu'en dit Wikipedia", propose-t-il quelques secondes plus tard.
"Regarde ça... une liste de chiffres... des points, des traits. Le message. C'est un nombre Maya !" s'exclame Enola, enthousiaste.
Et voilà que les deux amis se plongent dans les informations détaillées sur la page Wikipedia dans l'espoir de parvenir enfin à déchiffrer ce mystérieux message. Le premier étage de l'inscription se doit semble-t-il d'être multipliée par 20 à la puissance 0, soit par 1. Pour le deuxième étage, ce sera une multiplication par 20 à la puissance 1, soit par 20. Puis ce sera 20 à la puissance 2, soit 400. Et ainsi de suite.
"Ça nous donne plusieurs possibilités, selon que l'on considère les deux traits et les deux points du bas comme trois, deux ou une seule ligne : 160 905, 8 050 ou 2012", résume Eden.
"Et bien nous voilà bien avancés", se lamente Enola.
"D'autant qu'on n'a rien trouvé sur le nouveau symbole non plus..." renchérit Eden.
"Ellis a été journaliste, peut-être qu'il pourrait nous aider ?" propose une nouvelle fois la fillette.
"Je pourrais essayer de le questionner discrètement..." précise-t-elle, face au regard désapprobateur de son ami.
"La nuit porte conseille et celle-ci est déjà bien avancée. On en reparle demain", promet Eden avant de fermer son ordinateur et de s'installer dans son sac de couchage.
"Bonne nuit", chuchote Enola, pelotonnée contre Fantom.
"Bonne nuit Enola", soupire Eden, déjà à moitié endormi.

Peut-être y vois tu un peu plus clair désormais, cher lecteur. Je ne te ferai pas l'affront de te demander de choisir entre les trois déchiffrages possibles ! Par contre, il va falloir trancher. Enola devrait-elle exposer le problème à Ellis ? Discrètement ou plus franchement ?

mardi 30 août 2011

Chapitre 12

« Et surtout, vous ne passez pas la nuit à discuter !»
« Oui maman. Bonne nuit maman », répond Enola sur un ton gentiment agacé.
A peine Lise Kimi a-t-elle passé le pas de la porte fenêtre qui donne de l'arrière de la maison sur le jardin que les deux amis finalisent leur plan de soirée.
« On a déjà tout ce qu'il nous faut pour boire et manger. Les coussins et les sacs de couchage. Il ne manque que ton ordinateur portable et... tu sais quoi ! »
« Tu as pris ta lampe de poche dynamo ? », demande Eden.
« Oui, elle est dans la cabane », assure Enola.
« Ok alors, je fais un saut chez moi et je te rejoins. »
La fillette se glisse dans la cabance et attrape le livre qu'elle avait placé près de son oreiller. « Le papillon des étoiles» , de Bernard Werber. Une histoire qui lui tient particulièrement à coeur. L'histoire d'une Terre saccagée par ses habitants qui se voient contraints à fuir à bord d'un énorme voilier solaire. Les emmènera-t-il vers la planète de la seconde chance ? Mais ont-ils vraiment mérités une seconde chance ? Du haut de ses 11 ans, Enola veut encore restée optimiste. Même si ses aînées ont quasiment réussi à mener la planète à sa perte, elle croit dur comme fer que la nouvelle génération saura renverser la vapeur. Même si certains de ses camarades de classe mettent tout leur cœur à lui prouver le contraire…
Quelques minutes plus tard, Eden est déjà de retour. Dans sa main gauche, il tient une sorte de petite bourse en tissu. C'est ce qu'il appelle, depuis tout petit, son « sac à trésors ». Et depuis quelques jours, il renferme pour la toute première fois ce qui ressemble à un véritable trésor. Les deux morceaux de plastique découverts au CCSTI. Sans attendre, le jeune garçon va les mettre à l'abri des regards dans le secret de la cabane sous le cerisier.
Alors que la tête d'Eden réapparait tout juste à la porte en vieux draps, les deux amis sont interpelés par Ellis.
« Vous dormez à la belle étoile, cette nuit ? »
« Il arrive décidément toujours au bon moment, celui-là », pense Eden, presque à voix haute.
« Pas tout à fait mais presque, oui », répond Enola.
« Et bien, amusez vous bien », poursuit Ellis.
« Merci. Bonne nuit à vous », répond Eden, plutôt pressé d'abréger la conversation.
« Bonne nuit Ellis », conclut Enola, ayant senti l'inconfort de son ami.
Lentement, Monsieur Chicchan se retourne et prend la direction de sa maison, fermant sa porte à clé derrière lui.
“Je n’ai pas envie qu’il sache quoi que ce soit concernant… ce que tu sais… pas pour l’instant, en tout cas”, se justifie Eden, sous le regard interrogateur d’Enola.
“Je ne lui fais pas confiance”, insiste le jeune garçon dans sa barbe.
N’ayant aucune envie d’entrer dans une polémique au sujet du nouveau voisin, Enola change de sujet.
“D’accord. Alors, je propose qu’on attende la nuit tombée pour voir un peu ce que nous réserve le deuxième morceau de plastique. Ensuite, on aura le temps d’y réfléchir et de faire quelques recherches sur ton ordinateur.”
Et pour patienter, rien de tel que de s’amuser un peu avec Fantom. Le jeune labrador évidemment ne demande pas mieux.
« Bonne nuit les enfants. Et pas de bêtise. Je compte sur vous », lance soudain le papa d'Enola depuis la terrasse des Kimi.
« Bonne nuit Monsieur Kimi », répond Eden.
« Bonne nuit P'pa et t'inquiète, Fantom nous surveille », ajoute Enola, tout sourire.
«  Prêt ? », demande la fillette, une seconde plus tard.
Pour seule réponse, Eden se dirige d’un pas décidé vers la cabane.
Une fois installés dans leur tanière d’un soir, les deux amis libèrent les morceaux de plastique du « sac à trésors ». Immédiatement, Enola se saisit du premier trouvé.
« Qu’est-ce que tu fais ? », s’étonne Eden.
« Je voulais juste vérifier que ça fonctionnait toujours », explique la petite fille.
« Ouais ben, tu devrais plutôt penser à l’autre… »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Enola empoigne le deuxième morceau de plastique, sous le regard inquiet de Fantom. Immédiatement, la magie opère. Le « galet » blanchâtre se met lui aussi à scintiller. Toujours la même couleur vert pomme. Et cette fois, un seul symbole mais un symbole bien plus étrange encore que les précédents.
 « Ça se confirme, ça ressemble à un symbole de civilisation ancienne », chuchote Enola.
« Ou de civilisation extra-terrestre », suggère Eden.
« Mmmmm », se plaint Fantom, de toute évidence pas très rassuré.
« Allez, laisse le un peu, on ne sait jamais », conseille le jeune garçon à son amie de  toujours.
La fillette lâche l’objet qui tombe sur la couverture, à côté de l’autre morceau de plastique.
« Eh mais regarde, on dirait qu’il peut s’emboiter dans le premier », constate alors Eden.
Sans se douter de ce qu’il s’apprête à déclencher, Eden rapproche les deux fragments qui s’emboitent alors comme les pièces d’un puzzle. Et au plus grand étonnement des trois comparses, l’assemblage se met aussitôt à briller de plus belle et une voix envoutante s’élève dans la petite cabane. Elle semble réciter une  énigmatique litanie.  Mais Enola et Eden ne l’entendent plus. Les voilà une nouvelle fois plongés dans cet étrange souvenir qui semble surgir de leur tendre enfance. Un après-midi de printemps. Leurs mamans. Des tasses de thé. Puis, sans crier gare, la lueur verte. Un homme. Non une femme. Non… Un être étrange se détache de cette lueur, tellement apaisante. Cet être, les deux amis n’en distinguent en fait que les contours tant il brille de vert. Doucement, il s’approche d’Enola, qui une seconde plus tôt jouait paisiblement avec Eden dans le bac à sable. En lui touchant la tête, il prononce quelques mots. Incompréhensibles. Et....
Fantom a senti qu’il se passait quelque chose d’anormal. Face à l’impuissance de ses jappements, il s’empare de l’objet lumineux et calant un morceau entre ses dents, il le secoue violemment et parvient à en séparer les deux pièces. A son grand soulagement, Enola et Eden quitte aussitôt leur état de transe pour revenir à la réalité.
 

Et bien, cher lecteur, que d’émotions, n’est-ce pas ? Pour te laisser souffler et digérer un peu les derniers évènements, je ne vais exceptionnellement pas te solliciter pour cette fois. Mais, si tu as des commentaires à apporter, surtout, n’hésite pas à les partager…

vendredi 26 août 2011

Chapitre 11

Les bras chargés de vieux draps et de couvertures délavées, un petit panier de pinces à linge en bois accroché à son bras droit, Enola rejoint Eden dans le jardin. La construction de cabanes figure parmi les activités estivales préférées des deux amis.  Aujourd'hui, le soleil brille et ils ont l'intention de faire les choses bien. Eden de son côté a apporté le parasol à fleurs de sa mère qui servira à la fois de fondation et de toiture à leur prochaine maison secondaire. De quoi passer un après-midi dans la joie et la bonne humeur avec tout d'abord, le choix de l'emplacement le plus propice. Sous le cerisier, ce sera parfait pour éviter un peu la chaleur du soleil. De toute façon, le meilleur endroit pour une cabane, c'est toujours... sous le cerisier ! Les parents d'Enola l'ont planté dans le fond du jardin à leur installation rue des prés. Quelques années plus tard, il a bien grandi et donne depuis plusieurs étés juste assez de fruits pour satisfaire la gourmandise d'Enola et d'Eden.
Maintenant, c’est l'heure du tri du matériel. Les draps serviront de préférence de murs, les couvertures seront plutôt étalées au sol. A le voir ainsi, la construction pourrait être achevée en quelques minutes seulement mais, où serait le plaisir alors ? Pendant qu'Eden couche le parasol dans le sens de la pente et cherche à le caler au sol, Enola lance un bâton de bois à Fantom, trop heureux de s'élancer à sa poursuite et de le ramener aux pieds de sa petite maîtresse. Et de repartir le chercher. Et de le ramener...
Mais, il est l'heure de s'attaquer aux murs. Quelques pinces à linge bien placées puis retirées et replacées. Le tour est joué. Deux couvertures aussi usées que confortables jetées dans l'herbe bien verte et voilà la cabane prête à accueillir ses petits habitants.
Fantom est le premier a prendre place, suivi de très près par Enola et par Eden.
"On dort ici, ce soir ?", propose Eden.
"Si maman est d'accord..."
"Dans moins d'une semaine, je serai parti avec mon père pour le reste des vacances alors oui, j'espère bien qu'elle sera d'accord", poursuit Eden, songeur.
Sans répondre, Enola se retourne et s'allonge sur le dos, laissant sa tête dépasser de la cabane. Le regard perdu dans le bleu du ciel, elle se met à rêver toute éveillée.
"Eden... tu sais, ces espèces de flashs qu'on a eu, ces derniers jours ? C'est quand même bizarre non ?", remarque soudain Enola.
La seconde suivante, Eden se retrouve allongé aux côtés de son amie.
"J'y ai beaucoup pensé, tu sais. Toutes ces choses étranges depuis cette histoire de soi disant météorite..."
"Qu'est-ce-que ça veut dire ? Et pourquoi ça a l'air de ne nous arriver qu'à nous ?", demande Enola.
Pas de réaction.
"Peut-être qu'on devrait en parler à quelqu'un... J'avais pensé à Ellis !"
"Je ne sais pas, Enola. Je ne suis pas si sûr qu'on puisse vraiment lui faire confiance", avoue Eden.
C'est ce moment là que Fantom choisit pour se glisser discrètement entre les deux amis et récolter aussitôt une tonne de câlins de la part de sa petite maîtresse.
"Le morceau de plastique que j'ai trouvé hier au CCSTI, il faudra bien que je le touche... pour voir", annonce Enola, l'air de rien.
"Mais au fait, je t'ai pas raconté ce que j'ai trouvé sur Internet, hier matin !"
Et voilà Enola partie dans de grandes explications sur les Mayas et les symboles qu'ils utilisaient pour représenter les chiffres.

Le moment est revenu, cher lecteur, de laisser Enola et Eden pour quelques jours. Mais avant cela, je dois te poser la question. Accepteras-tu que les deux jeunes adolescents passent la nuit ensemble dans leur cabane au fond du jardin ? N'ont-ils pas passé l'âge ? Mais attention, cher lecteur, pour que l'histoire d'Enola puisse continuer dès mardi, il faudra prendre une décision très vite...

mardi 23 août 2011

Chapitre 10 (la suite)


Arrivés à destination, chacun s'affaire de son côté à ramasser un maximum de déchets en tous genres, papiers de bonbons, bouteilles en plastique, canettes, chewing-gum et autres mégots de cigarettes. Brusquement, Enola est stoppée dans son élan. A seulement quelques centimètres de ses pieds, un morceau de plastique blanc ressemble à s'y méprendre à celui déjà trouvé par Fantom et désormais dissimulé dans une cachette connue seulement d'Eden. La fillette reste paralysée par cette nouvelle découverte. Après quelques secondes, elle parvient enfin à reprendre pied et appelle tout doucement son fidèle compagnon occupé à renifler quelque chose un peu plus loin.
"Fantom, va vite chercher Eden."
Et le labrador s'éloigne aussitôt en jappant.
À peine a-t-il rejoint Enola que le jeune garçon comprend ce qui se passe.
"Ne bouge pas, Enola, je vais le ramasser histoire d'éviter d'attirer l'attention."
Eden se baisse. Juste un déchet de plus. Mais Monsieur Chicchan a remarqué le manège des trois amis et les observe de loin, l'air de rien.
"On regardera ça de plus près une fois de retour à la maison. Ça marche ?"
"Ça marche", acquiesce Enola, brûlant d'impatience de découvrir ce que pourrait cacher cette nouvelle découverte.

Comme tu l'as demandé, cher lecteur, Enola et Eden ont donc découvert un nouvel objet mystérieux. Reste à savoir ce qu'il en sera plus précisément. Un nouveau message lumineux que seule Enola pourra activer ? Le complément du premier objet trouvé ? Ou tout autre chose ? Je te laisse quelques jours de réflexion...